Le professeur Simon Weizman, à son grand regret, n'avait jamais été un très grand sportif. Sa stature frêle, son asthme à l'effort déclaré, avaient suffi très tôt à lui faire renoncer à toutes activités sportives. Même si au fond de lui, cet état de fait et ce handicap le gênaient, il avait, l'âge aidant, fait contre mauvaise fortune bon coeur ; qu'importe, il ne serait pas marathonien ...

Âgé maintenant de soixante et un ans, ces considérations étaient bien loin de son esprit. Il n'avait pas trop changé depuis ses vingt ans, un visage sec et des yeux d'un noir profond, pétillants de vie, qui laissaient transparaître une vive intelligence et une curiosité des êtres et des choses. Une peau sans rides mais bronzée, plutôt colorée de par ses origines. De petite taille, il était très maigre et un peu voûté. Seules marques du temps, ses cheveux gris et ses lunettes destinées à corriger une presbytie installée et si courante après la cinquantaine ...